Démarche et résultats
En septembre 2022, une équipe regroupant deux évaluateurs et une évaluatrice accrédités indépendants a visité l’aménagement hydroélectrique de l’Eastmain-1 sur le territoire relevant du gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James, dans le Nord-du-Québec, afin d’en mesurer la conformité avec la Norme sur la durabilité de l’hydroélectricité et, le cas échéant, de formuler une recommandation de certification.
Les installations visées par cette évaluation sont les centrales de l’Eastmain-1 et Bernard-Landry, le réservoir de la Paix des Braves, ainsi que les ouvrages de la dérivation partielle de la rivière Rupert. Ces installations font partie du complexe de l’Eastmain-Sarcelle-Rupert. Les centrales de l’Eastmain-1 et Bernard-Landry ont été mises en service respectivement en 2006 et en 2012, en territoire cri, et leur construction s’inscrivait dans une nouvelle approche de coopération avec les communautés autochtones de la région.
L’équipe d’évaluation a examiné les documents fournis, visité les installations et les zones touchées et interviewé de nombreux membres du personnel d’Hydro‑Québec ainsi que des parties prenantes externes et des utilisateurs et utilisatrices du territoire.
Au terme de cette évaluation, il a été déterminé que les installations satisfont à toutes les exigences minimales et à un nombre suffisant d’exigences avancées de la norme, de sorte que nous pouvons émettre une recommandation de certification de niveau Or.
Ces installations sont une source importante d’électricité à très faibles émissions de gaz à effet de serre. Malgré la grande étendue qu’elles couvrent et la transformation des écosystèmes associés, leur conception et les mesures d’atténuation mises en place ont limité les impacts environnementaux et sociaux à des niveaux acceptables.
Le projet a également contribué de manière marquée au développement socio-économique local, grâce à un vaste programme de redevances et autres avantages partagés avec la population autochtone. Les conditions de travail, les enjeux de sécurité, la gouvernance d’entreprise et les achats sont tous bien gérés.
Le niveau global de transparence et de coopération est impressionnant, et les Cris, les organismes gouvernementaux et Hydro‑Québec ont établi des relations productives et résilientes malgré leurs rôles et perspectives différents. Il s’agit d’un bon exemple pour d’autres pays où les relations entre les parties prenantes et les sociétés d’hydroélectricité sont souvent encore conflictuelles.
Malgré la performance globale élevée, l’évaluation a également relevé un certain nombre de lacunes ou de possibilités d’amélioration dans des domaines tels que les communications, la résilience climatique et la qualité de l’eau. On espère qu’Hydro‑Québec en tiendra compte dans l’exploitation de son vaste parc hydroélectrique, ce qui aurait pour effet d’amplifier l’impact de la certification.