Nos relations avec les nations et les communautés autochtones ne sont
pas qu’un engagement, elles sont avant tout les visages d’une vingtaine de conseillers
et conseillères.
Depuis 1985, cette équipe multiplie les efforts pour bâtir des liens avec les communautés
et maintenir de bonnes relations avec elles.
Des mesures d’atténuation et de mise en valeur adaptées
Hydro-Québec a à cœur que les communautés autochtones puissent poursuivre leurs activités
traditionnelles sur le territoire. C’est pourquoi elle les consulte dès les premières
étapes de ses projets.
De concert avec les communautés concernées, nous élaborons des mesures d’atténuation et
de mise en valeur visant à favoriser la poursuite des activités traditionnelles et à
protéger le milieu naturel, et nous veillons à leur mise en œuvre en réalisant des
suivis environnementaux. Voici quelques exemples de ces mesures :
Milieu naturel
Saumon atlantique
En aval de la centrale de la Romaine-1, la production d’énergie est
modulée en fonction des besoins du saumon atlantique. Ainsi, en période
de frai et d’incubation des œufs, on maintient un débit écologique
garantissant un niveau d’eau suffisant pour protéger les nids.
Caribou forestier
Dans le cadre du projet de ligne à 735 kV Micoua-Saguenay, les Innus ont
formulé des préoccupations quant au caribou forestier et à la protection
de son territoire. Hydro-Québec a proposé une mesure expérimentale : un
couloir de connectivité d’environ 9 km dans un secteur utilisé par cet
écotype du caribou des bois. Dans cette zone, le déboisement de
l’emprise est minimal, tandis que la hauteur des pylônes est maximale,
ce qui permet de réduire le nombre de ceux-ci. On espère ainsi favoriser
la présence du caribou forestier et limiter la présence de prédateurs.
Milieu humain
Accès au territoire
Des fonds ont été attribués aux communautés autochtones signataires
d’ententes dans le cadre du projet du complexe de la Romaine pour
faciliter l’accès au territoire. Ces sommes ont permis la construction
et la rénovation de plusieurs camps et l’achat d’équipements pour la
chasse, en plus de couvrir les frais de transport terrestre et aérien
engagés par les membres des communautés pour se rendre en forêt. La
communauté innue d’Ekuanitshit s’est d’ailleurs dotée de sa propre
entreprise de transport aérien, Innukoptères.
Des retombées positives
En 2009, nous avons lancé le Programme d’accès à l’égalité en emploi, qui vise notamment
les Autochtones. À ce jour, nous comptons quelque 350 employées et employés
autochtones, dont une importante représentation de Cris et d’Inuits. Depuis 2020, une
équipe se consacre au recrutement et à la rétention de personnes autochtones afin d’en
accroître le nombre au sein de l’entreprise.
Par ailleurs, Hydro-Québec contribue au développement de l’entrepreneuriat autochtone en
confiant des mandats à des entreprises autochtones, ce qui crée des retombées
économiques appréciables pour les communautés.
Construction Meskano
Construction Meskano, entreprise atikamekw de Wemotaci, réalise depuis 2006
des travaux d’entretien et de réfection de routes ainsi que d’aménagement
d’accès.
Air Inuit
Depuis plus de 30 ans, Air Inuit assure le transport du personnel
d’Hydro-Québec jusqu’aux installations et chantiers situés dans des
régions éloignées. Il s’agit du plus important contrat de services
récurrent attribué à une entreprise autochtone.
Gestion ADC
L’entreprise crie Gestion ADC offre des services d’alimentation et
d’entretien ménager pour nos travailleurs et travailleuses à la Baie-James
depuis 1996.
Comité d’études sur l’utilisation du territoire
La réalisation des études sur l’utilisation du territoire dans le cadre
du projet de ligne à 735 kV Micoua-Saguenay a été confiée aux
communautés innues d’Essipit, de Mashteuiatsh et de Pessamit. Un comité
environnemental réunissant ces trois communautés a également été mis en
place pour la phase de construction.
UANAN experts conseils
Au complexe de la Romaine, la Société des entreprises innues
d’Ekuanitshit a été mandatée pour l’entretien technique ainsi que pour
la prestation des services d’alimentation et de conciergerie. Le projet
de la Romaine a d’ailleurs donné naissance à l’entreprise UANAN experts
conseils qui offre, entre autres, des services professionnels dans le
domaine de l’environnement.
Vidéo : Piégeage du castor dans le réservoir de la Romaine-2
En 2020, Hydro-Québec a versé un total de 143 millions de dollars à des entreprises
autochtones en vertu de contrats.
Au début des années 1960, nous avons commencé à acquérir des œuvres d’art dans le but
d’agrémenter nos espaces de travail et d’appuyer les artistes professionnels
contemporains. Au fil des ans, nous sommes devenus plus sensibles à la question de la
représentation des cultures autochtones au sein de notre collection. C’est pourquoi nous
veillons maintenant à l’enrichir d’œuvres d’artistes autochtones.
Nous espérons par cette démarche amplifier la voix des artistes autochtones et souligner
la vitalité de leurs pratiques. Voici quelques exemples d’œuvres autochtones intégrées à
notre collection :
1 de 7
Nipakittuk (Quiet) est une imposante installation murale de
Mark Igloliorte (1977-). Elle est
composée de 20 planches à roulettes sur lesquelles sont peints, au pochoir et à la bombe
aérosol,
des mots en inuktitut dont nalautsâk (essayer et deviner juste), nâlak (écouter)
et pitsiak
(faire
avec soin). Ces mots reflètent l’apprentissage de l'inuktitut par l’artiste, auquel
celui ci associe
tant le processus artistique que le sport de la planche à roulettes qu’il pratique depuis
l’adolescence : tous deux sont le fruit d’efforts, de reprises, de revers et de succès.
Nous imaginons souvent le Nunavik comme une terre enneigée, inhospitalière et vide. Deux
aquarelles
figurant dans notre collection contredisent cette perception. Elles ont été réalisées par
Niap (née
en 1986), une Inuite ayant grandi sur ce territoire riche en flore et en faune. L’artiste a
peint
avec de l’eau puisée dans la rivière Koksoak qui traverse Kuujjuaq, son village natal. Pour
elle,
cette eau serait dotée d’un esprit et déciderait des couleurs pour créer son propre paysage.
Lauréate du Prix du Gouverneur général du Canada (2010), Rita Letendre est
née en 1928 d’une mère
abénakise et est l’une des figures marquantes de l’art abstrait du pays. Ce tableau combine les
deux
pôles que l’artiste tentait depuis des années de réconcilier, soit une structure solide et une
vive
intensité. Il n’est pas sans évoquer une certaine activité géologique : les tremblements de
terre ou
le torrent de la lave en fusion, impression renforcée par la générosité des empâtements,
l’exécution
à la spatule, mais aussi l’emploi d’une palette chaude.
Hydro‑Québec a acquis deux sculptures de Mattiusi Iyaituk (né
en 1950), artiste originaire du
Nunavik nommé Compagnon des arts et des lettres du Québec en 2018. Iyaituk évoque la
transformation
chamanique en incrustant des matériaux organiques (andouiller de caribou, corne de boeuf musqué)
dans
la stéatite et la serpentinite puisées à même le sol, comme s’il souhaitait animer la pierre.
Ses
oeuvres exhibent un imaginaire qui, pendant des millénaires, a été exprimé oralement ; elles
témoignent d’une volonté de faire connaître la culture inuite, de l’affirmer et de la préserver.
Cette œuvre de l’artiste atikamekw nehirowisiw Eruoma Awashish (née
en 1980) évoque le concept du waskamatisiwin, ou «
vivre en toute conscience dans
l’équilibre du cercle
». Sa forme circulaire suggère que l’homme n’est pas centre et maître
de la création, mais se trouve bien à l’intérieur du cercle, comme tous les êtres vivants dont
il dépend, tandis que le motif du cœur — composé de piquants de
porc‑épic — symbolise le tambour qui résonne et qui rassemble.
D’origine britannique, néerlandaise et nêhiyaw (crie des plaines), Meryl
McMaster (née en 1988) se transforme, d’une photographie à l’autre, en
personnages allégoriques qui varient selon le contexte, mais aussi selon les costumes et les
accessoires qu’elle fabrique en atelier. Dans cette œuvre, elle représente un messager envoyé
par le monolithe, sage témoin des innombrables cycles de la vie. Situé en Saskatchewan et
déplacé par la fonte des glaciers il y a environ 14 000 ans, ce rocher constituait
autrefois un point de rassemblement pour les Cris des plaines, puis les colons européens. Il
semble dire l’urgente nécessité de prendre soin de l’environnement et nous rappeler notre rôle,
en tant que partie d’un tout, dans la préservation de celui ci.
Creatura Dada est un film sans dialogue réalisé par Caroline Monnet (née
en 1985), une artiste multidisciplinaire aux origines française et anishnabe. Il célèbre six
femmes artistes, autochtones et francophones, issues de trois générations différentes et résidant à
Montréal. Vêtues d’élégants vêtements, celles ci s’amusent en partageant un copieux
repas ; elles y sont dépeintes dans toute leur vitalité, de manière exubérante et excentrique,
soit à l’opposé de l’image sombre et réductrice généralement véhiculée par les médias.