Voici quelques raisons qui expliquent pourquoi.
Nature de l’énergie électrique
Les lois de la physique qui régissent le comportement de l’électricité sont
incontournables. C’est facile d’utiliser l’électricité, mais c’est beaucoup plus
exigeant et complexe qu’il n’y paraît de la transporter sur de longues distances.
Prenons pour exemple le phénomène de la puissance réactive. En gros, la puissance
réactive est une puissance qui ne contribue pas à faire un travail. C’est un phénomène
électrique que l’on doit maîtriser et qui est lié à la nature même du courant
alternatif.
Plus la tension est élevée et plus la ligne de transport est longue, plus la gestion de
la puissance réactive est difficile. Le réseau de transport d’Hydro-Québec, livrant
l’énergie des centrales au nord aux grands centres de consommation au sud sous forme de
courant alternatif, présente donc un défi particulièrement imposant au chapitre de la
compensation réactive.
Quand une ligne est enfouie, l’environnement fermé autour des fils amplifie le phénomène
de puissance réactive. C’est pourquoi, partout dans le monde, les lignes qui
transportent de l’énergie à des tensions élevées et sur de longues distances sont très
majoritairement aériennes, car l’air extérieur qui sert d’isolant autour des fils isolés
contribue moins au phénomène de puissance réactive.
Le phénomène de puissance réactive désavantage l’option d’enfouissement des lignes de
transport à courant alternatif. Il nécessite le surdimensionnement et la
multiplication des équipements servant à transporter l’énergie. La
construction d’un réseau de transport à courant alternatif souterrain est donc plus
complexe et coûteuse que celle d’un réseau aérien.
Au Québec, les lignes de transport aériennes présentent aussi un avantage
particulier : l’air froid en hiver dissipe la chaleur dégagée par les
conducteurs, ce qui permet de transporter plus d’électricité avec un fil de même calibre
lorsque la consommation d’électricité est très élevée en raison du chauffage électrique.
C’est un avantage de notre climat nordique.
Entretien et longévité des équipements
La durée de vie d’une ligne souterraine est environ deux fois plus courte que celle
d’une ligne aérienne en acier, soit d’environ 40 à 60 ans contre environ 80 à 100 ans
pour une ligne aérienne. Il s’agit d’un ordre de grandeur, les données précises devant
être validées pour chaque projet, selon la technologie retenue. De même, la durée de vie
de la gaine isolante des câbles souterrains est relativement courte, et les réparations
en souterrain sont plus complexes et plus longues qu’en aérien.
Flexibilité d’évolution du réseau électrique et nouveaux raccordements
Ici, la ligne aérienne de transport présente aussi des avantages. Il est beaucoup plus
facile de modifier la configuration d’une ligne aérienne existante pour répondre à de
nouveaux besoins que de raccorder une nouvelle installation à une ligne souterraine. Par
exemple, pour un nouveau branchement direct à une ligne souterraine, il faut
minimalement construire une chambre de jonction, alors qu’il suffit de tendre des
conducteurs entre l’installation et la ligne aérienne existante.
Coûts de construction
Le coût d’une ligne souterraine est fonction d’un ensemble de variables qu’il faut
analyser pour chacun des projets. Cependant, une ligne souterraine coûte généralement
plus cher à construire qu’une ligne aérienne, vu le prix élevé du câble isolé et
l’importance des travaux à réaliser.
L’enfouissement, une exception
Partout dans le monde, les lignes souterraines à haute tension sont des cas d’exception.
Souvent, on y a recours parce que la distance à couvrir est courte, par exemple dans le
centre des grandes villes, là où l’espace est insuffisant ou lorsqu’il y a un obstacle
infranchissable par une ligne aérienne.
Cependant, comme toutes les technologies, la technologie des lignes souterraines évolue.
Hydro-Québec participe à cette évolution et intègre les avancées techniques à ses façons
de faire.