Construire une ligne ou un poste de transport si nécessaire

Les lignes sont les routes de l’électricité et les postes sont les carrefours qui aiguillent l’électricité vers les villes et villages du Québec. Les lignes ont plus ou moins de capacité, comme les composants d’un réseau routier.

Selon les besoins définis, un projet peut viser la construction d’une « autoroute », soit une ligne à 735 kV, d’une « route principale », soit une ligne à 315 kV, ou de « routes secondaires », notamment des lignes à 120 kV. Un projet peut aussi comprendre un ou plusieurs postes.

Quand il faut ajouter une ligne ou un poste, la conception, les démarches d’autorisations gouvernementales et la construction sont confiées à une équipe de projet.

De la première esquisse à la mise en service, l’équipe de projet cherche à livrer le meilleur projet qui répondra au besoin tout en tenant compte des aspects sociaux, environnementaux, techniques et économiques.

Notre but :

continuer à fournir une énergie propre, fiable et de qualité à un prix juste et équitable.

Notre état d’esprit :

œuvrer à un développement durable, dans un esprit de collaboration, pour que les projets d’aujourd’hui profitent à tous demain.

Études techniques et environnementales et consultations du milieu

Évidemment, pour réaliser le meilleur projet, il faut bien connaître le territoire sur lequel il sera mené. L’équipe de projet délimite donc un territoire entre l’endroit à desservir et le point de raccordement au réseau de transport. Ce territoire est la zone d’étude du projet.

Études techniques et environnementales et consultations dans la zone d’étude

Une fois la zone d’étude définie, l’équipe de projet entame des échanges avec les communautés concernées et réalise des études techniques et environnementales. Le but de ce travail est de définir le meilleur tracé pour la ligne et le meilleur emplacement pour le poste.

La diversité des études à effectuer est parfois étonnante et varie selon la nature du projet et le milieu dans lequel il doit être réalisé.

Exemples d’études techniques et environnementales :

  • Inventaire des infrastructures déjà construites et contraintes techniques existantes : routes, gazoducs, voies ferrées, aéroports, antennes de télécommunications, aqueducs, etc.
  • Détermination de la topographie du territoire et de la nature des sols – relevés géotechniques 
  • Recherches sur les droits immobiliers – terres publiques ou privées, cadastres, baux de villégiature, etc.
  • Inventaire de l’utilisation du territoire – zones résidentielles, agriculture, activités récréotouristiques, activités commerciales et industrielles, zones protégées, etc.
  • Inventaire de la faune et de la flore et détermination des espèces à statut particulier
  • Consultation des plans d’aménagement du territoire des MRC concernées
  • Études archéologiques, du paysage, des sols, des milieux humides, du climat sonore, etc.

Exemples de personnes et d’organismes rencontrés

  • Élus et administrateurs du territoire
  • Communautés autochtones
  • Utilisateurs du territoire : chasseurs, pêcheurs, randonneurs, cyclistes, etc.
  • Représentants d’organismes de développement économique et récréotouristique, d’organismes environnementaux ainsi que d’organismes des milieux agricole et forestier

L’équipe utilise différents moyens de communication tout au long du projet afin d’avoir des échanges constructifs avec les communautés concernées. Selon les besoins, elle peut organiser des rencontres publiques, publier des annonces dans les médias locaux et sur les médias sociaux, lancer un site Web, intervenir à la radio, envoyer des infolettres électroniques ou papier, mettre en place une ligne téléphonique réservée ou mener des consultations en ligne.

Occasions d’échanges avec les communautés concernées

Les échanges avec les communautés concernées dans le cadre de la réalisation d’un projet de ligne ou de poste de transport se déroulent généralement en trois temps.

Présentation du projet

L’équipe de projet rencontre les membres des communautés concernées pour présenter la raison d’être du projet, la zone d’étude et échanger sur la démarche de consultation à venir.

Consultation sur le projet

Après avoir effectué une partie des études techniques et environnementales et recueilli de premières informations auprès du milieu d’accueil, l’équipe élabore un tracé ou des variantes de tracé, dans le cas d’un projet de ligne, et déterminer un ou plusieurs emplacements possibles dans le cas d’un projet de poste.

Elle présente :

  • la démarche de consultation à venir ;
  • le ou les emplacements de poste et le ou les tracés à l’étude ;
  • les avantages et inconvénients de chaque variante ou emplacement.

Les échanges avec les organismes du milieu, les propriétaires potentiellement concernés, les utilisateurs du territoire et les citoyens permettent d’enrichir l’analyse et de donner suite aux préoccupations exprimées.

C’est habituellement à cette étape qu’ont lieu la majorité des rencontres et que l’on cherche à dégager le plus large consensus possible.

Nous souhaitons que les installations de transport d’électricité (lignes et postes) s’intègrent harmonieusement dans le milieu où elles sont construites. La meilleure façon d’y arriver et de réduire les impacts, c’est de choisir judicieusement, dans un esprit de collaboration, les tracés de ligne et les emplacements de poste.

Choix des pylônes

Les pylônes servent à soutenir les conducteurs (fils) à une hauteur sécuritaire au-dessus du sol, car ceux-ci ne sont pas recouverts d’une gaine isolante ; c’est l’air qui sert d’isolant.

Pour des raisons techniques et de sécurité, la tension électrique détermine la hauteur des pylônes ainsi que la largeur de la bande de terrain devant être dégagée sous la ligne et de part et d’autre de celle-ci, qu’on appelle emprise.

Le choix des pylônes dépend d’abord de la tension et du nombre de conducteurs nécessaires pour acheminer l’électricité requise. De façon générale, plus la tension de la ligne est élevée, plus les pylônes sont hauts et plus l’emprise est large.

On considère aussi d’autres aspects techniques et environnementaux dans le choix des pylônes. Selon le projet et la nature du milieu, plusieurs types de pylônes peuvent être utilisés le long du parcours d’une ligne.

Depuis l’épisode de verglas de 1998, Hydro-Québec a rehaussé les critères de conception de ses pylônes. Les nouveaux pylônes ne sont pas nécessairement plus gros que les anciens, mais ils sont plus costauds et plus robustes afin de résister à des accumulations de verglas plus importantes ainsi qu’à des vents plus forts.

Choix des pylônes en fonction du tracé de la ligne et de la topographie du terrain

Pylône d’alignement
Ce pylône est utilisé en série là où le tracé forme une ligne droite. C’est le pylône le plus utilisé sur une ligne.

Pylône d’angle
Ce pylône est employé aux endroits où la ligne doit changer de direction.

Pylône antichute en cascade
Ce pylône prévient l’effondrement successif (effet domino) de plusieurs pylônes si un pylône vient à céder, par exemple sous le poids de la glace créée par un verglas exceptionnel. À cette fin, un pylône plus costaud est inséré au milieu d’une série de pylônes d’alignement.

Pylône de traversée
Ce type de pylône sert à traverser une grande étendue d’eau. Il peut parfois être construit sur des fondations dans l’eau.

Pylône haubané
Ce pylône est moins lourd que les autres et est stabilisé par des câbles appelés haubans. On le privilégie dans les milieux éloignés car l’encombrement des haubans au sol requière plus d’espace.

Choix des pylônes en fonction de l’environnement visuel

Quand la vue est très dégagée, le pylône à treillis est généralement préférable puisqu’il est plus discret à l’horizon.

Dans certains environnements urbains, le pylône tubulaire, étroit et de couleur neutre, s’harmonise bien avec les éléments qui l’entourent.

S’il y a une autre ligne de transport à proximité de la ligne projetée, il est souvent préférable de choisir un type de pylône visuellement semblable à ceux de cette ligne et de positionner les pylônes de la nouvelle ligne le plus possible vis-à-vis ceux de la ligne existante afin favoriser l’harmonisation visuelle.

Choix des pylônes en fonction de l’utilisation du sol

Les pylônes n’occupent pas tous le même espace au sol : certains reposent sur une base étroite et ont un encombrement réduit, tandis que d’autres prennent plus de place, leurs pieds étant plus espacés.

Si l’espace au sol est limité, ou encore si le pylône se trouve dans un champ cultivé et qu’on souhaite gêner le moins possible la circulation de la machinerie agricole, les pylônes à encombrement réduit sont alors favorisés.

Présentation du projet optimisé et des mesures d’atténuation

À cette étape, l’équipe présente le projet optimisé, à la suite des études et des échanges avec le milieu, c’est-à-dire le tracé retenu, les pylônes choisis s’il s’agit d’une ligne aérienne et l’emplacement fixé pour le poste, le cas échéant. L’équipe valide aussi avec la communauté les mesures d’atténuation applicables.

Exemples de mesures d’atténuation

  • Construction en hiver pour limiter la compaction des sols agricoles lors du passage de la machinerie
  • Aménagements paysagers autour du poste afin de limiter l’impact visuel
  • Ajout ou modification de pistes cyclables et de sentiers de ski de fond, de motoneige, etc. près de la ligne de transport
  • Le positionnement final des pylônes est optimisé pour favoriser l’intégration dans le milieu.

Dans certains cas, des mesures particulières sont prévues afin de compenser des impacts impossibles à éviter, par exemple certains déboisements.

Programme de mise en valeur intégrée

Depuis près de 35 ans, le Programme de mise en valeur intégrée (PMVI) d’Hydro‑Québec permet d’améliorer le cadre de vie des collectivités où sont implantées les nouvelles installations de transport (postes et lignes). Dans le cadre du PMVI, nous versons aux municipalités touchées par nos projets une somme déterminée afin de permettre la réalisation d’initiatives choisies par les collectivités.

Plus d’informations sur le Programme de mise en valeur intégrée

C’est donc au fil des études et des échanges avec les communautés concernées, qui s’échelonnent sur plusieurs mois, que s’élabore la meilleure solution tenant compte à la fois des aspects sociaux, environnementaux, techniques et économiques.

Bien sûr, c’est un exercice d’équilibre et de compromis entre l’ensemble des éléments. Mais il faut garder en tête que les infrastructures que nous construisons répondent à un besoin réel et qu’elles assurent la fiabilité du réseau de transport d’électricité.

Après les études et la consultation… lorsque le projet est optimisé, qu’arrive-t-il ?

Il faut généralement au moins 18 mois d’études techniques et environnementales et de consultation avec le milieu d’accueil pour élaborer un projet de ligne ou de poste de transport.

Par la suite, les autorisations requises par les lois et règlements applicables sont demandées aux autorités gouvernementales.

Pour les grands projets, une synthèse des études réalisées est soumise au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Selon les cas, jusqu’à une dizaine de ministères peuvent collaborer à l’analyse, afin de s’assurer que tous les aspects pertinents ont été examinés. Dans ces cas, en dernière instance, c’est le Conseil des ministres du Québec qui délivre les décrets indispensables à la réalisation d’une ligne de transport d’électricité.

Plusieurs projets sont également soumis à la Commission de protection du territoire agricole.

De plus, les grands projets sont soumis à l’examen détaillé de la Régie de l’énergie afin de s’assurer que les caractéristiques techniques des projets recommandés constituent des choix justifiés, équitables et avisés pour répondre aux besoins des Québécois.

D’autres autorisations peuvent également être requises, selon l’envergure du projet ou selon le milieu dans lequel il s’insère.

Si le projet est approuvé, l’ingénierie détaillée, l’approvisionnement et la construction commencent

Lorsqu’un projet est approuvé, l’équipe de projet effectue l’ingénierie détaillée et s’assure d’obtenir tous les services et matériaux nécessaires ainsi que de réunir les ressources requises au chantier.

Dans le cas d’une ligne, on peut dire que chaque pylône constitue un chantier en lui-même. Il faut accéder au site, y acheminer les matériaux, construire les fondations, assembler le pylône au sol, l’ériger, ajouter les accessoires et dérouler les câbles.

En savoir plus sur la construction d’une ligne de transport

En savoir plus sur la construction d’un poste de transport

La construction d’une ligne ou d’un poste exige des expertises multiples et diversifiées

La réalisation d’un poste ou d’une ligne est un remarquable effort d’équipe. Des dizaines et même des centaines de personnes contribuent à construire ces équipements qui contribueront au bien être de notre société pendant des décennies. Vous connaissez fort probablement des personnes qui ont déjà collaboré à un projet de transport d’électricité au Québec ou qui le font actuellement.

Exemples d’expertises mises à contribution dans un projet de poste ou de ligne de transport

  • Arpenteurs-géomètres
  • Assembleurs
  • Assembleurs-monteurs
  • Briqueteurs-maçons
  • Carreleurs
  • Chargés de projets
  • Charpentiers-menuisiers
  • Cimentiers-applicateurs
  • Conducteurs de machinerie lourde
  • Conseillers en santé-sécurité
  • Conseillers en surveillance environnementale
  • Contremaîtres
  • Couvreurs
  • Électriciens
  • Jointeurs
  • Ferblantiers
  • Ferrailleurs
  • Foreurs
  • Fusionneurs (fibre optique)
  • Ingénieurs
  • Manœuvres spécialisés
  • Mécaniciens de chantier
  • Menuisiers
  • Monteurs
  • Peintres
  • Plombiers
  • Poseurs de revêtements extérieurs
  • Poseurs de garnitures intérieures (gypse, plafonds suspendus, etc.)
  • Serruriers de bâtiment
  • Signaleurs
  • Soudeurs
  • Techniciens de laboratoire
  • Techniciens en ventilation, en conditionnement de l’air, en chauffage et en réfrigération
  • Techniciens responsables de la qualité
  • Tireurs de câbles
  • Vérificateurs-monteurs