Reconstruction de la ligne de transport à 69 kV entre Cap‑aux‑Meules et Grosse‑Île

La ligne actuelle a été mise en service en 1980 et elle est soumise à des conditions climatiques parfois extrêmes qui ont un impact sur sa vie utile. C’est pourquoi plusieurs actions ont été réalisées jusqu’ici afin de prolonger sa durée de vie. Toutefois, aujourd’hui, la reconstruction de la ligne est devenue nécessaire pour sécuriser l’approvisionnement en électricité de l’archipel. La nouvelle ligne sera conçue selon les normes actuelles et tiendra compte des conditions particulières du milieu, telles que les forts vents, le verglas, l’air salin et l’érosion des berges.

La nouvelle ligne répondra aux normes de construction actuelles et la solution retenue pour la reconstruction sera adaptée pour répondre aux conditions particulières de l’archipel. Il faut toutefois se rappeler que des pannes pourront survenir même si une nouvelle ligne est mise en service, notamment en raison des conditions météorologiques extrêmes observées dans la région. Hydro‑Québec met tout en œuvre pour assurer la continuité du service, mais n’est pas à l’abri des soubresauts de Dame Nature.

Plusieurs scénarios seront évalués dans le cadre de cet avant-projet. Des considérations techniques, économiques, environnementales et sociales seront intégrées à l’analyse.

L’avant-projet de reconstruction de la ligne s’est amorcé à l’été 2021 : il n’a donc rien à voir avec les pannes survenues l’hiver suivant. Toutefois, l’équipe du projet a été informée de ces pannes pour en tenir compte dans les études d’avant-projet.

Hydro‑Québec déploie tous les efforts pour garantir à sa clientèle un réseau robuste et fiable, notamment grâce à un programme de maintenance préventive. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le milieu particulier des Îles comporte son lot de défis pour nos équipements (tempêtes nombreuses, vents forts, air salin, érosion, etc.).

Hydro‑Québec est consciente que des pannes plus nombreuses qu’à l’habitude sont survenues aux Îles-de-la-Madeleine au cours de l’hiver 2021‑2022. Des équipes se sont mises en action rapidement et des ressources ont été mobilisées afin de faire un diagnostic de l’état des équipements et du réseau en vue de détecter les anomalies pouvant être à l’origine de ces pannes. L’ensemble des données recueillies a été analysé et une stratégie d’intervention appropriée a été mise en place tant du côté du réseau de transport que de celui du réseau de distribution.

La ligne de distribution entre les postes de Cap-aux-Meules et de la Grosse-Île constitue une redondance – une ligne de secours en quelque sorte – qui assure la fiabilité du réseau. En cas de panne du réseau de transport par exemple, la ligne peut devoir être mise hors tension pour des questions de sécurité de manière à permettre les travaux de réparation. Pendant les travaux, la ligne de distribution prend alors le relais pour alimenter la clientèle. Donc, en installant la ligne de distribution et la ligne de transport sur les mêmes structures, la continuité de service ne serait pas assurée.

Des interruptions de service du réseau de transport sont effectivement requises à certaines étapes des travaux de reconstruction de la ligne. Cependant, la quasi-totalité de la clientèle sera alors desservie par le réseau de distribution. Les clients et clientes qui ne pourraient être alimentés par le réseau de distribution feront l’objet d’analyses particulières afin qu’on puisse déterminer les meilleures solutions dans chaque cas. Les interruptions seraient de courte durée et planifiées afin d’en minimiser les impacts.

Les enjeux d'érosion aux Îles‑de‑la‑Madeleine sont pris en compte et documentés grâce au Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières de l'UQAR, un groupe de recherche qui récolte des données et fournit des projections modélisées. À ces projections, l'équipe de projet d'Hydro‑Québec ajoute des facteurs de sécurité adéquats afin de s'assurer que la solution de reconstruction retenue ne contribue pas à amplifier l'érosion.

Les éléments sensibles sont bien connus et circonscrits. Il est possible d’en éviter un grand nombre en choisissant un tracé adéquat et un type de conception adapté au contexte (portions aériennes et portions souterraines judicieusement établies). Il est cependant rare qu’on puisse éviter tous les éléments sensibles dans les projets de ligne de transport d’électricité. Toutefois, des mesures d’atténuation et/ou de compensation permettent de réduire l’impact résiduel sur ces éléments et de le rendre acceptable.

La méthode d’évaluation environnementale des projets de lignes utilisée par Hydro‑Québec comprend une étude détaillée du paysage. Ainsi, dans le présent projet, cette étude caractérisera les différents types de paysage touchés dans la zone d’étude afin de déterminer ceux qui sont les plus sensibles au passage de la ligne.

Lors de l’élaboration des variantes de tracé, une attention particulière sera accordée aux paysages valorisés. L’exiguïté du territoire ainsi que la complexité technique du projet laissent toutefois peu d’options alternatives par rapport au tracé actuel.