En 1878, à l’Exposition universelle de Paris, le monde découvre un nouveau mode d’éclairage : l’éclairage électrique. Dès lors, au Québec comme partout dans le monde, la concurrence est vive entre le gaz et l’électricité. Les diverses entreprises d’électricité en viennent à se disputer les contrats d’éclairage de rues, question de rentabiliser rapidement la mise en place d’un réseau de distribution. En raison de l’abondance de la ressource, l’hydroélectricité s’impose. Ce choix a un effet déterminant sur l’industrialisation du territoire et sur la mise en valeur des ressources forestières et minières du Québec.

1878-1879

La lampe à arc, clou de l’Exposition universelle de Paris

À l’Exposition universelle de Paris, le monde découvre un nouveau mode d’éclairage : l’éclairage électrique. Les visiteurs émerveillés déambulent sur l’avenue de l’Opéra et voient pour la première fois la « bougie électrique », la lampe à arc inventée par Pavel Jablochkov, un ingénieur russe vivant à Paris. Un montréalais, du nom de J.-A.-I. Craig, assiste à l’événement. Il est fasciné par ce mode d’éclairage « 100 fois plus puissant » que les becs de gaz. Il revient à Montréal et, avec l’aide de ses amis jésuites, il fait un premier essai de la lampe à arc sur le toit du Collège Sainte-Marie, à l’angle de la rue De Bleury et du boulevard Dorchester Ouest (aujourd’hui le boulevard René-Lévesque Ouest). Seuls quelques rares passants assistent à cette première « illumination » du ciel de Montréal.

Démonstration publique de la lampe à arc à Montréal

Le 16 mai, Craig fait une démonstration publique de la lampe à arc, cette fois au champ de Mars, terrain de manœuvres militaires à Montréal. « Plusieurs milliers de spectateurs se sont déclarés satisfaits », décrira le journal La Minerve dans son édition du lendemain. Les plus enthousiastes qualifient la lampe de « soleil de minuit », et d’autres parlent d’une invention qui révolutionnera les mœurs.

Une révolution dans le domaine de l’éclairage

Le 21 octobre, dans son laboratoire de Menlo Park, au New Jersey, l’américain Thomas Alva Edison met au point la lampe à incandescence. À partir de cette invention, il a ensuite l’idée d’un centre de production de l’électricité et d’un réseau de distribution auquel serait raccordée la clientèle desservie. Edison est donc à l’origine du développement prodigieux de l’industrie de l’électricité partout dans le monde. L’engouement pour cette forme d’énergie ne cessera de croître au fur et à mesure qu’elle trouvera des applications aussi variées qu’inattendues dans les secteurs industriel et commercial tout comme dans les multiples facettes de la vie quotidienne.

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  • Les lampes de ce type servaient principalement pour l’éclairage des rues et l’éclairage industriel. D’une durée de vie très courte, elles devaient être réglées presque quotidiennement.

  • Les lampes à incandescence ont fait leur apparition dans les années 1870. Les premiers modèles étaient munis de filaments de carbone, obtenus par la carbonisation de fibres végétales. Très fragile, ce type de filament a été abandonné en 1905 au profit d’autres matériaux, dont le tungstène ductile, qui s’est imposé en 1911. Adopté en 1935, le filament de tungstène bispiralé reste en usage encore aujourd’hui.

    Collection historique d‘Hydro-Québec
    1996.1694

  • Cette réplique commémore le centenaire de l'expérimentation de l'ampoule de Thomas Alva Edison en 1879. À l'intérieur de l'ampoule de verre, le filament est chauffé par le passage du courant électrique et s'illumine.

    Collection historique d'Hydro-Québec
    2006.0106

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1884-1885

L’électricité supplante le gaz !

Avec l’appui et la complicité du sénateur J. Rosaire Thibodeau, puis du financier et courtier montréalais Rodolphe Forget, la société américaine Royal Electric Company jette les bases de son empire à Montréal. À force d’intrigues et de manœuvres douteuses, elle finit pas évincer totalement le gaz comme mode d’éclairage des rues. Ainsi, à compter de 1889, l’éclairage électrique s’étend à toute la ville. Devenue un monopole, la Royal Electric Company impose des conditions qui en font rapidement une entreprise très prospère, mais détestée du public.

Illumination de la Terrasse Dufferin, à Québec

La concurrence entre le gaz et l’électricité comme mode d’éclairage des rues est aussi vive ailleurs dans la province qu’à Montréal. Le 30 septembre, la Quebec & Levis Electric Light Company réussit un coup de publicité retentissant en éclairant la Terrasse Dufferin, à Québec, à l’aide de 34 lampes à arc. Fait sans précédent en Amérique du Nord, ces lampes sont alimentées par une ligne de quelque 30 kilomètres en provenance de la centrale hydroélectrique du Sault-Montmorency. L’événement a lieu en présence de nombreux dignitaires et de plusieurs centaines de spectateurs émerveillés.

Diaporama

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  • Les débuts de l’électrification ont été marqués par une vive concurrence entre fournisseurs d’électricité et fournisseurs de gaz. À Montréal, la Royal Electric Company s’impose rapidement et obtient le contrat d’éclairage public pour toute la ville en 1889. Cette photo montre l’usine d’appareillage électrique de la rue Dowd, vers 1895.

    Source : Archives d’Hydro-Québec

  • Vue de Québec depuis l’Université Laval, QC, vers 1890.

    Source : Archives photographiques Notman, Musée McCord, No 2325

  • Ce globe de verre provient d’un lampadaire du poste Jeanne-d’Arc, dans la ville de Maisonneuve (devenue l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve). Mis en service en 1938 par la Montreal Light, Heat and Power Consolidated, le poste Jeanne-d’Arc est encore en activité aujourd’hui.

    Collection historique d’Hydro-Québec
    1996.0341

  • L'éclairage des rues est l’une des premières activités des compagnies d'électricité. Cette escouade de l'éclairage de la Gatineau Power Co., entre 1900 et 1930, est une habituée des rues des villes. Un camion à tourelle est utilisé pour nettoyer les lampes, remplacer les ampoules ou réparer un mécanisme.

    Source : Archives d'Hydro-Québec

  • Profession : allumeur de lampadaires. Cet employé de la Montreal Light, Heat and Power Company avait pour tâche d’allumer les lampadaires au gaz.

    Source : Archives d'Hydro-Québec

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1892

Les tramways électriques font leur apparition à Montréal

Les premiers tramways électriques sillonnent les rues de Montréal. Ils remplacent les tramways tirés par des chevaux qui existaient depuis 1861. D’autres villes du Québec adoptent également ce mode de transport en commun, notamment les villes de Québec, de Trois-Rivières et de Sherbrooke. Le plus célèbre des « p’tits chars électriques » est sans doute celui qui, pendant des années, a transporté des milliers de Québécois et Québécoises depuis Québec jusqu’au lieu de pèlerinage de Sainte-Anne-de-Beaupré.

Tramway électrique de la Montreal Street Railway Company, vers 1892. Le tramway électrique a fait son apparition à Montréal vers 1890, à Québec et à Sherbrooke en 1897, à Lévis en 1902 et à Trois-Rivières en 1915. Avec l’avènement de ce mode de transport, les gens ont commencé à travailler de plus en plus loin de leur domicile.

Source : Archives d’Hydro-Québec

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