Impacts des changements climatiques sur les crues

Au cours des années à venir, les changements climatiques modifieront les régimes des eaux au Québec, avec des variations selon la région et le moment de l’année.

Les données sur les changements climatiques montrent que les volumes de la crue printanière augmenteront au nord de la vallée du Saint‑Laurent et diminueront à l’extrême sud du Québec. Cependant, la tendance demeure incertaine pour une bonne partie de la zone sud comme l’illustre la figure ci-dessous. Pour tout le territoire québécois, le jour où le débit de la crue printanière atteint son maximum arrivera de plus en plus tôt, soit une avance de 15 à 24 jours d’ici 2080.

Direction du changement du débit maximal moyen sur 14 jours pendant l’hiver et le printemps pour une crue de récurrence de 20 ans (Q14MAX2HP) – Horizons 2080, scénario RCP 4.5 par rapport à la période 1981‑2010.

Bleu : augmentation
Rouge et orange : diminution
Blanc : aucun changement

L’ampleur des crues de l’été et de l’automne augmentera sur tout le territoire québécois, de plus de 25 % à certains endroits sous l’effet des événements de précipitations extrêmes d’une plus grande intensité et d’une plus grande fréquence.

Ampleur du changement relatif (%) du débit journalier maximal pendant l’été et l’automne pour une crue de récurrence de 20 ans (Q1MAX20EA) – Horizons 2080, scénario RCP 8.5.

Notre gestion des changements climatiques : que faisons-nous pour nous adapter ?

Le déluge du Saguenay en 1996 et la tempête de verglas de 1998 ont contribué à une prise de conscience de l’entreprise quant aux enjeux qu’allaient poser les changements climatiques. C’est dans ce contexte qu’elle a choisi d’être un des partenaires fondateurs d’Ouranos, un consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques reconnu mondialement. Ce partenariat a permis à Hydro‑Québec d’être à l’avant‑garde des connaissances quant à l’impact des changements climatiques sur la production hydroélectrique et les actifs connexes, notamment en matière d’hydrologie.

En 2022, l’entreprise a publié son premier plan d’adaptation aux changements climatiques, dans lequel elle présente les mesures qu’elle a ciblées pour relever les défis liés à la conception et à l’exploitation du réseau, aux impacts des événements météorologiques extrêmes ainsi qu’à la santé et à la sécurité des travailleurs et travailleuses.

Plusieurs mesures d’adaptation visent à améliorer la résilience de nos ouvrages hydrauliques. Par exemple, Hydro‑Québec développe des portails de données climatiques et hydrologiques fondées sur le climat futur pour ses besoins internes. L’entreprise travaille également à l’élaboration de guides et de formations pour aider le personnel à prendre en considération les changements climatiques dans ses activités.

Alors que la planification et la conception des ouvrages doivent être informées par ce qui est prévu pour l’avenir, il importe de rappeler que la gestion des barrages requiert la capacité de réagir aux variations majeures des débits qui caractérisent déjà les rivières du Québec. Il s’agit d’un savoir que nous développons et cultivons depuis des décennies.