Montréal et Laval
Réduire les impacts de la crue printanière dans le bassin versant de l’Outaouais : un travail d’équipe pour Hydro-Québec et ses partenaires
Rappel important :
En cas d’inondation, communiquez avec votre municipalité. Celle-ci est en contact avec le ministère de la Sécurité publique du Québec, qui coordonne toutes les activités liées aux inondations.
Dans les régions administratives de Montréal et de Laval, Hydro-Québec exploite un seul aménagement hydroélectrique, soit la centrale de la Rivière-des-Prairies sur la rivière du même nom. Ce sont les installations et les bassins versants situés en amont de l’île de Montréal et de l’île Jésus (rivière des Outaouais et fleuve Saint-Laurent) qui ont un impact sur la gestion de la crue printanière.
Le rôle de la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais
Avec ses 1 120 km, la rivière des Outaouais est la plus longue rivière du Québec. Elle s’écoule de l’Abitibi-Témiscamingue à Montréal. Hydro-Québec n’est pas le seul exploitant de réservoirs et de centrales dans son bassin versant. La gestion des niveaux et des débits de la rivière des Outaouais est le fruit d’une collaboration entre partenaires. Chaque goutte d’eau de la rivière passe sous la loupe de la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais (CPRRO).
La CPRRO réunit les divers intervenants qui participent à la gestion hydrique du bassin versant de l’Outaouais : le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Environnement et Changement climatique Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, la Garde côtière canadienne, Ontario Power Generation et Hydro‑Québec.
L’action concertée de tous ces intervenants permet de limiter efficacement les impacts des crues printanières.
Nous réduisons les impacts de la crue dans 40 % du bassin versant de la rivière des Outaouais
De décembre à mars, nous vidons graduellement nos réservoirs situés dans le nord de l’Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue. Au moment de la crue printanière, il n’y reste pratiquement plus d’eau. Du début d’avril au début de juin, nous retenons l’eau le plus longtemps possible près de la capacité maximale des réservoirs afin de limiter la quantité libérée dans la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent, déjà bien gonflés par l’eau des bassins environnants. Cependant, les réservoirs peuvent retenir seulement 40 % des apports d’eau. Les 60 % restants ne passent pas par nos réservoirs ; ils s’écoulent librement et ne peuvent pas être retenus.
Toutes les centrales qui se trouvent sur ces cours d’eau sont au fil de l’eau et n’ont pas de réservoir pour retenir l’eau. Seule la gestion des réservoirs se trouvant au nord du bassin versant, faite en collaboration avec nos partenaires, a un impact sur l’ampleur de la crue.
Pour plus d’information sur le bassin versant de la rivière des Outaouais, consultez le site Web du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Notre expert vous explique simplement de quelle façon Hydro-Québec contribue à gérer la crue printanière du fleuve Saint-Laurent.
Le saviez-vous ?
La centrale de Carillon, établie au pied du bassin versant de la rivière des Outaouais, est une centrale au fil de l’eau.
Elle ne possède pas de réservoir capable d’accumuler l’eau de la crue printanière.En période de crue, l’évacuateur de crues laisse passer les surplus d’eau.
Si on en fermait les vannes au plus fort de la crue, l’eau déborderait par-dessus l’ouvrage après quelques heures !
Hydro-Québec ne gère pas le niveau du Saint-Laurent. C’est le travail du CILOFSL.
La gestion des apports en eau du fleuve Saint-Laurent est faite de concert avec le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent (CILOFSL), qui voit à ce que la régularisation du niveau et du débit du lac Ontario et du Saint-Laurent respecte les exigences légales de la Commission mixte internationale (CMI). Cette activité tient compte de l’ensemble du bassin versant, des Grands Lacs au lac Saint-Pierre et au secteur de l’archipel de Montréal.
Le CILOFSL travaille de façon quotidienne avec de nombreux intervenants, notamment la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent, la Garde côtière canadienne ainsi que les producteurs hydroélectriques américains et ontariens, auxquels s’ajoute Hydro‑Québec.
Hydro-Québec a un rôle direct dans la gestion du complexe hydroélectrique de Beauharnois-Les Cèdres, dans l’ouest de la Montérégie. Elle s’arrime avec le CILOFSL pour assurer une gestion sécuritaire des glaces près de ce complexe. Ce dernier est composé d’installations au fil de l’eau et n’a aucune possibilité de retenir l’eau. À titre d’exemple, la centrale de Beauharnois turbine l’eau qui arrive par le canal de Beauharnois et la réachemine vers le lac Saint-Louis. Il faut préciser qu’Hydro-Québec ne gère pas le niveau du fleuve.
Des communications ont lieu durant la crue printanière entre les membres de la CPRRO et du CILOFSL pour réduire les apports d’eau dans le secteur de l’archipel de Montréal. Étant donné qu’Hydro-Québec exploite les deux centrales les plus près de l’archipel, ses experts contribuent grandement à cette gestion chaque printemps.
Outil pour connaître les débits et les niveaux d’eau
Nous installons des instruments de mesure sur les rivières et les réservoirs où nous exploitons des barrages et des centrales. Ils nous fournissent des données sur les débits, les niveaux d’eau et les conditions météorologiques. Ces données sont mises à votre disposition au moyen d’un outil simple. Consultez‑le pour connaître les débits des cours d’eau et les niveaux d’eau dans les réservoirs.
Découvrir l’outilDes questions sur la gestion des installations d’Hydro-Québec ? N’hésitez pas à communiquer avec nous : rammontreal@hydro.qc.ca ou RAM_Laurentides_HQ@hydro.qc.ca.
Foire aux questions
Quels sont les ouvrages appartenant à Hydro-Québec dans les régions de Montréal et de Laval ?
Hydro-Québec est propriétaire d’une seule installation dans les régions administratives de Montréal et de Laval, soit la centrale de la Rivière-des-Prairies, située sur la rivière du même nom, qui s’écoule entre l’île de Montréal et l’île Jésus.
Pourquoi Hydro-Québec ne peut-elle retenir davantage d’eau aux centrales établies sur les rivières des Outaouais et des Prairies ?
Il s’agit de centrales au fil de l’eau, ce qui signifie qu’elles ne peuvent retenir l’eau en période de crue, comme le font les réservoirs (avec ou sans centrale). Sur le cours supérieur de la rivière des Outaouais, Hydro-Québec gère les réservoirs Decelles, Dozois, Baskatong et Cabonga de façon à réduire les impacts des crues printanières.
Qu’est-ce qui explique les variations de niveau des rivières des Outaouais et des Prairies ?
Hydro-Québec doit assurer une saine gestion des rivières pour la production d’électricité (satisfaction de la demande), la sécurité des aménagements en période de crue et l’adaptation aux conditions climatiques.
Pourquoi le débit du Saint-Laurent est-il plus élevé depuis 2017 ?
Les apports d’eau du Saint-Laurent proviennent en grande partie du lac Ontario, le plus en aval des Grands Lacs. Au cours des décennies, ces lacs ont connu des cycles parfois humides, parfois secs. Dès 2015, les Grands Lacs ont amorcé un cycle humide qui a fait remonter graduellement leur niveau et, par conséquent, le débit du Saint-Laurent. Depuis 2017, les niveaux des Grands Lacs sont plus élevés que la moyenne et ces plans d’eau reçoivent aussi des précipitations au-dessus des normales. Il est donc nécessaire d’accepter des débits plus importants dans le Saint-Laurent pour assurer une gestion sécuritaire de ce cours d’eau majeur. Des conditions semblables ont été observées au cours des années 1970 et 1990.
De quelle façon les citoyens sont-ils informés de l’évolution de la crue sur la rivière des Outaouais et sur le Saint‑Laurent ?
La Sécurité civile et les municipalités ont la responsabilité d’informer les citoyens et de gérer les activités liées aux mesures d’urgence, y compris en situation de risques d’inondation. En collaboration avec la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais et le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, Hydro-Québec informe la Sécurité civile et les municipalités de la variation des niveaux de la rivière des Outaouais en période de crue.