Outaouais
Réduire les impacts de la crue printanière dans le bassin versant de l’Outaouais : un travail d’équipe pour Hydro-Québec et ses partenaires
Rappel important :
En cas d’inondation, communiquez avec votre municipalité. Celle-ci est en contact avec le ministère de la Sécurité publique du Québec, qui coordonne toutes les activités liées aux inondations.
La rivière Gatineau et la rivière des Outaouais font partie du bassin versant de l’Outaouais. Elles sont les seules rivières de ce bassin à accueillir des installations hydroélectriques appartenant à Hydro-Québec. Si on excepte la région de l’Abitibi-Témiscamingue, l’entreprise y gère le réservoir Baskatong et le réservoir Cabonga, sur la rivière Gatineau, ainsi que six centrales : Mercier, Paugan, Chelsea et Rapides-Farmer sur la rivière Gatineau de même que Bryson et Carillon sur le cours inférieur de la rivière des Outaouais. La centrale de la Chute-des-Chats est exploitée par Ontario Power Generation et fait l’objet d’un partenariat avec Hydro‑Québec.
Hydro-Québec n’est pas le seul exploitant de réservoirs et de centrales sur la rivière des Outaouais.
La gestion des niveaux et des débits de cette rivière est le fruit d’une collaboration entre partenaires. Chaque goutte d’eau de la rivière passe sous la loupe de la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais (CPRRO).
La CPRRO réunit les divers intervenants qui participent à la gestion hydrique du bassin versant de l’Outaouais : le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Environnement et Changement climatique Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, la Garde côtière canadienne, Ontario Power Generation et Hydro‑Québec.
L’action concertée de tous ces intervenants permet de limiter efficacement les impacts des crues printanières.
Nous réduisons les impacts de la crue dans 40 % du bassin versant de la rivière des Outaouais
Au printemps, Hydro-Québec et ses différents partenaires retiennent l’eau près de la capacité maximale des réservoirs afin de limiter les impacts de la crue sur la population. Toutefois, les réservoirs situés dans la partie nord du bassin versant de l’Outaouais peuvent retenir seulement 40 % des apports d’eau. Les 60 % restants se produisent dans la partie sud du bassin, en aval des ouvrages pouvant retenir l’eau. Ainsi, l’eau qui s’écoule au sud des réservoirs ne peut être ni gérée ni retenue. Bien que la gestion collaborative réduise les débits durant la crue printanière, elle ne peut pas empêcher les inondations dans certains secteurs lorsque les apports d’eau sont trop élevés, puisque seules quatre gouttes d’eau sur dix transitent par des ouvrages régulateurs.
![Carte rivière Outaouais](/themes/production/images/laurentides/riviere-outaouais.png)
Avec ses 1 120 km, la rivière des Outaouais est la plus longue rivière du Québec. Elle s’écoule de l’Abitibi-Témiscamingue à Montréal. Hydro-Québec possède deux centrales sur son cours inférieur : la centrale de Bryson et la centrale de Carillon. La centrale de la Chute-des-Chats, exploitée par Ontario Power Generation, fait l’objet d’un partenariat avec Hydro-Québec. Ces centrales sont au fil de l’eau, ce qui signifie qu’elles ne permettent pas de retenir l’eau ni de la stocker dans un réservoir. Voyez comment Hydro-Québec gère la crue printanière sur l’ensemble de la rivière des Outaouais.
Notre expert vous explique simplement de quelle façon Hydro-Québec contribue à gérer la crue printanière de la rivière des Outaouais.
Pour plus d’information sur le bassin versant de la rivière des Outaouais, consultez le site Web du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
![Centrale Bryson à l'île-du-Grand-Calumet](/themes/production/images/outaouais/centrale-bryson.jpg)
![Centrale de la Chute-des-Chats à Pontiac](/themes/production/images/outaouais/chutes-des-chats.jpg)
Réservoir Cabonga : un réservoir, deux rivières
![Réservoir Cabonga](/themes/production/images/outaouais/reservoir-cabonga.jpg)
Le réservoir Cabonga a la particularité de chevaucher deux régions, l’Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue. Ses deux émissaires déversent ses eaux vers le sud et vers l’ouest. Lorsque l’eau s’écoule vers le sud, par la rivière Gens de Terre, elle rejoint le réservoir Baskatong, qui régularise la rivière Gatineau. Lorsqu’elle se dirige vers l’ouest, l’eau atteint le réservoir Dozois, qui tempère les apports d’eau vers la rivière des Outaouais.
Grâce à l’abaissement hivernal de son niveau, le réservoir Cabonga est en mesure de stocker les apports d’eau de printemps provenant des secteurs plus au nord. Ses deux ouvrages d’évacuation demeurent fermés durant presque toute la crue printanière.
Rivière Gatineau : la crue est freinée au réservoir Baskatong et au barrage Mercier
Hydro-Québec exploite quatre centrales sur la rivière Gatineau, soit, du nord au sud, les centrales Mercier, de Paugan, de Chelsea et des Rapides-Farmer. Les centrales de Paugan, de Chelsea et des Rapides-Farmer sont des centrales au fil de l’eau et sont approvisionnées en eau par le réservoir Baskatong et la centrale Mercier. Comme elles n’ont pas de réservoir, elles ne peuvent retenir les apports d’eau (pluie, fonte des neiges et ruissellement) survenant en aval du réservoir Baskatong.
La gestion d’un réservoir, tel le réservoir Baskatong, est tributaire des aléas météorologiques et exige des ajustements constants.
De décembre à mars, nous vidons graduellement le réservoir Baskatong. Au moment de la crue printanière, il n’y reste pratiquement plus d’eau. Du début avril au début de juin, nous retenons l’eau le plus longtemps possible près de la capacité maximale du réservoir afin de limiter la quantité libérée dans la rivière Gatineau et, plus en aval, dans la rivière des Outaouais, déjà bien gonflées par l’eau des bassins environnants. Bien que le réservoir Baskatong soit étendu, sa capacité de stockage est limitée. Il doit laisser écouler un minimum d’eau pour éviter tout débordement et assurer la sécurité des installations.
Le réservoir Cabonga, le réservoir Baskatong et le barrage Mercier procurent à Hydro-Québec les moyens d’assurer une saine gestion des débits et des niveaux de la rivière Gatineau, un affluent de la rivière des Outaouais.
Longue de 443 km, la rivière Gatineau traverse le réservoir Baskatong et termine sa course dans la rivière des Outaouais, dont elle est le plus gros affluent. Voyez comment Hydro-Québec gère la crue printanière de ce cours d’eau.
Notre expert vous explique simplement de quelle façon Hydro-Québec contribue à gérer la crue printanière de la rivière Gatineau.
Diaporama
Le contenu qui suit est un diaporama d’images sur : Les normes
Outil pour connaître les débits et les niveaux d’eau
Nous installons des instruments de mesure sur les rivières et les réservoirs où nous exploitons des barrages et des centrales. Ils nous fournissent des données sur les débits, les niveaux d’eau et les conditions météorologiques. Ces données sont mises à votre disposition au moyen d’un outil simple. Consultez‑le pour connaître les débits des cours d’eau et les niveaux d’eau dans les réservoirs.
Découvrir l’outil![](/themes/production/images/2021G1101-teaser-niveau-debit.png)
Des questions sur la gestion des installations d’Hydro-Québec ? N’hésitez pas à communiquer avec nous : RAM_Laurentides_HQ@hydro.qc.ca.
Foire aux questions
Pourquoi Hydro-Québec ne peut-elle retenir davantage d’eau à la centrale de Chelsea ?
La centrale de Chelsea est une centrale au fil de l’eau, ce qui signifie qu’elle ne possède pas de réservoir capable de retenir l’eau.
Pourquoi ne pas fermer les prises d’eau des centrales de Paugan et de Chelsea afin de réduire ou d’éviter des inondations ?
Les centrales de Paugan et de Chelsea sont des centrales au fil de l’eau. Si on tentait de se servir de ces centrales pour retenir l’eau, celle-ci déborderait en à peine quelques heures et passerait de chaque côté de la centrale. En plus d’endommager la centrale, cette manœuvre ne réduirait en rien les impacts de la crue printanière.
Comment se déroulent la vidange et le remplissage du réservoir Baskatong ?
La vidange d’un réservoir consiste à relâcher l’eau pour abaisser le niveau près de la cote d’exploitation minimale. Commencée en décembre, la vidange dure quelques mois et est effectuée en prévision de la crue du printemps. Le remplissage du réservoir permet, à l’inverse, d’accumuler de l’eau pour produire de l’énergie et ainsi répondre à la demande en électricité le reste de l’année. Durant les périodes de sécheresse estivales, un réservoir rempli assure un débit minimal dans le cours aval de la rivière. Durant la période où le réservoir est près de son niveau d’exploitation maximal, le niveau fluctue beaucoup moins ; les variations dans le réservoir et la rivière dépendent alors, en grande partie, des conditions météorologiques. Par exemple, un été pluvieux soutiendra des niveaux et des débits généralement plus élevés que la moyenne.
![Reservoir : Cycle annuel de la gestion hydrique](/themes/production/images/outaouais/cycle-annuel-gestion-hydrique.png)
Hydro-Québec retient-elle l’eau à la centrale de Carillon pour limiter la crue chez les résidents en aval ?
Non. La centrale de Carillon est une centrale au fil de l’eau, ce qui signifie qu’elle n’a pas de réservoir permettant de retenir la crue printanière. En période de crue, l’évacuateur de crues laisse passer les surplus d’eau. Si on en fermait les vannes au plus fort de la crue, l’eau déborderait par-dessus l’ouvrage après quelques heures !
Les débits et les niveaux pouvant varier rapidement, pourquoi Hydro-Québec n’informe-t-elle pas à l’avance les riverains des rivières Gatineau et des Outaouais ?
Plusieurs variations peuvent être observées au cours d’une même journée, selon les contraintes de production d’électricité ou de gestion de la crue. Malgré les efforts de planification d’Hydro-Québec, certaines décisions doivent être prises très rapidement. Nous rappelons à cet égard l’importance d’éviter de s’approcher de nos installations et de ne pas aller au-delà des bouées de sécurité.
Pourquoi le niveau du réservoir Baskatong varie-t-il d’une année à l’autre ?
Le réservoir Baskatong est un réservoir annuel, c’est-à-dire qu’il est vidangé puis rempli une fois par année. Après le remplissage, en fin de crue printanière, son niveau fluctue dans la partie haute de sa plage d’exploitation jusqu’à la vidange hivernale suivante. Puisque toute l’eau reçue au cours de l’année doit s’écouler dans la rivière, la gestion du niveau et du débit sortant du réservoir est tributaire des conditions météorologiques. Ainsi, la gestion du réservoir Baskatong est directement liée aux quantités d’eau reçues (ruissellement après la pluie et fonte de la neige) et à la période où elles surviennent. Une année de sécheresse sera gérée différemment d’une année de record de pluie ou de neige.
De quelle façon les citoyens sont-ils informés de l’évolution de la crue sur la rivière des Outaouais ?
La Sécurité civile et les municipalités ont la responsabilité d’informer les citoyens et de gérer les activités liées aux mesures d’urgence, y compris en cas de risques d’inondation. En collaboration avec la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais (CPRRO), Hydro-Québec informe la Sécurité civile et les municipalités de la variation des niveaux de la rivière des Outaouais en période de crue.
Qu’est-ce qui explique les nombreuses variations de niveau de la rivière Gatineau ?
Plusieurs variations de niveau peuvent survenir au cours d’une même journée, selon les besoins en électricité, les exigences de maintenance, les contraintes et modes d’exploitation ainsi que les apports d’eau nourris par de fortes précipitations ou la fonte de la neige. Hydro-Québec doit assurer une saine gestion de la rivière Gatineau en fonction de toutes ces contraintes.
Pourquoi, en période de crue, y a-t-il très peu d’eau à l’amont immédiat de la centrale de Chelsea, alors que les niveaux sont très élevés à l’aval ?
Quelques jours avant le début de la crue printanière, Hydro-Québec abaisse le niveau d’eau en amont de la centrale afin de neutraliser son incidence sur l’écoulement de la rivière et de limiter l’effet de refoulement à fort débit. En quelque sorte, nous rapprochons la rivière de son état naturel, soit celui d’avant la construction de la centrale. Le niveau de la rivière en amont de la centrale peut ainsi baisser sur plusieurs kilomètres, selon son profil naturel. L’écoulement de la rivière est alors régi uniquement par la présence de restrictions naturelles (îles, resserrements, hauts fonds ou rapides), qui occasionnent les hausses de niveau.
Dans tous les cas d’abaissement de niveau, l’effet à l’aval de la centrale est négligeable. Pour diminuer le niveau d’eau en amont, on élève temporairement le débit de l’eau qui traverse l’aménagement, durant quelques heures ou quelques jours, avant l’augmentation des apports d’eau. Une fois le niveau amont réduit, la centrale au fil de l’eau laisse passer l’eau selon le débit de la rivière, ni plus ni moins. Le retour au niveau d’exploitation normal a lieu après l’atténuation de la crue.
Pourquoi ne pas modifier la gestion du réservoir Baskatong afin d’éviter les inondations ?
Malheureusement, les inondations ne peuvent être entièrement évitées les années où les apports d’eau sont très grands, puisque les réservoirs ne drainent que 40 % du bassin versant de l’Outaouais et ont une capacité limitée. Le principal moyen de réduire les débits de crue printaniers est de faire un maximum de place dans le réservoir (vidange) avant le début de la crue et d’y accumuler l’eau pendant la crue. De la sorte, le débit de sortie du réservoir sera le plus bas possible lorsque le niveau de la rivière à l’aval du réservoir sera le plus haut. Cette gestion du réservoir permet de réduire au mieux les forts débits de crue. On peut rappeler que la gestion du réservoir Baskatong est directement liée aux quantités d’eau reçues et à la période où l’eau arrive.
Pourquoi ne pas fermer les vannes des centrales de Bryson et de Carillon afin de réduire ou d’éviter les inondations ?
Les centrales de Bryson et de Carillon sont des centrales au fil de l’eau, ce qui signifie qu’elles ne permettent pas de retenir l’eau dans un réservoir. Si on tentait de se servir de ces centrales pour retenir l’eau, celle-ci déborderait en à peine quelques heures et passerait de chaque côté de la centrale. En plus d’endommager la centrale, cette manœuvre ne réduirait en rien la crue printanière.
Hydro-Québec est-elle en mesure de protéger des inondations les riverains qui habitent en aval et en amont de ses centrales ou doit-elle favoriser les uns au détriment des autres ?
La sécurité de tous les riverains, tant en amont qu’en aval de ses installations, est une des priorités d’Hydro-Québec. Nous maintenons une gestion prudente de la rivière des Outaouais et gérons l’ensemble de nos installations de manière sécuritaire et de façon à limiter les inondations sur l’ensemble des communautés et des infrastructures riveraines.
Grâce à la gestion de ses réservoirs, Hydro-Québec contribue à réduire les débits au plus fort de la crue, pendant plusieurs jours. Tous les riverains établis en aval des réservoirs profitent de cette aide.
Comme la majorité de nos centrales sur la rivière des Outaouais sont des installations au fil de l’eau, elles n’ont pas d’impact sur les niveaux d’eau aval. En revanche, pour les riverains établis en amont des ouvrages, Hydro-Québec abaisse le niveau d’exploitation de la centrale afin de neutraliser son incidence sur l’écoulement de la rivière et de limiter l’effet de refoulement à fort débit. Le niveau de la rivière en amont de la centrale peut ainsi baisser sur plusieurs kilomètres, selon son profil naturel. Cette action améliore les conditions hydriques pour ces riverains, même si un risque d’inondation subsiste les années de forte crue.