Mauricie
Chaque année, nous nous efforçons de limiter les impacts de la crue printanière et ce, bien avant qu’elle se manifeste
Rappel important :
En cas d’inondation, communiquez avec votre municipalité. Celle-ci est en contact avec le ministère de la Sécurité publique du Québec, qui coordonne toutes les activités liées aux inondations.
En Mauricie, Hydro-Québec est principalement présente dans le bassin versant de la rivière Saint-Maurice, qui comprend le réservoir Gouin et ses principaux affluents, notamment les rivières Manouane, Matawin et Mékinac. L’entreprise exploite ses aménagements positionnés en cascade sur la rivière en tenant compte de nombreuses contraintes. Une décision touchant le nord aura des impacts sur les secteurs plus au sud et inversement.
Le bassin versant du Saint-Maurice couvre une superficie de 42 651 km2 – l’équivalent de la Suisse – et reçoit les apports d’eau de 100 affluents et de 36 000 lacs. En plus du réservoir Gouin, on y trouve différents aménagements d’Hydro-Québec, notamment le barrage Matawin, le barrage Mékinac et l’ensemble des barrages de la Manouane (A, B et C). Ces ouvrages permettent de régulariser 40 % des apports naturels d’eau qui proviennent du bassin versant du Saint-Maurice. Les 60 % restants s’écoulent directement jusqu’à la rivière sans être retenus.
La présence d’Hydro-Québec en Mauricie, ce sont :
- onze centrales réparties à neuf endroits ;
- quatre réservoirs créés par les barrages Gouin, Manouane, Matawin et Mékinac ;
- une zone tampon constituée par le réservoir Blanc ;
- une rivière d’environ 400 km longueur de l’aval du barrage Gouin au fleuve Saint‑Laurent ;
- un bassin versant de plus de 42 500 km2, soit l’équivalent de la Suisse.
Les centrales au fil de l’eau n’ont pas de réservoir et ne permettent pas de retenir l’eau
Les onze aménagements hydroélectriques sur le Saint-Maurice – Chute-Allard, Rapides-des-Cœurs, Rapide-Blanc, Trenche, Beaumont, La Tuque, Grand-Mère, Rocher-de-Grand-Mère, Shawinigan-2, Shawinigan-3 et La Gabelle – comportent des centrales au fil de l’eau. Ces centrales sont alimentées directement par le cours d’eau et ne disposent pratiquement d’aucune réserve, à l’exception de l’aménagement de Rapide-Blanc. Dans ce dernier cas, la centrale possède une réserve amont qui joue un rôle de tampon entre l’amont et l’aval au cours de la crue de printemps ou lorsque de fortes pluies sont attendues, de nature à créer des inondations en aval dans les secteurs les plus à risques. Le volume de cette réserve est toutefois limité et son usage doit être ciblé dans le temps.
Nous stockons l’eau dans nos réservoirs pour limiter la crue printanière
Chaque hiver, Hydro-Québec abaisse le niveau de ses réservoirs en Mauricie en vue d’accueillir la crue printanière. Nos réservoirs sont en mesure de recevoir l’eau issue de la fonte de la neige et des pluies appréhendées. Toutefois, d’une année à l’autre, la durée, la date de début et l’amplitude de l’abaissement de niveau changent en fonction des conditions météorologiques.
Notre travail en période de crue consiste à poser les meilleurs gestes dans les bassins régularisables afin de réduire les impacts sur la rivière en aval. Nous restons prudents, car certains réservoirs peuvent se remplir très rapidement ce qui peut entraîner des conséquences en aval par la suite. La gestion de nos aménagements repose sur une estimation des apports d’eau attendus. La sécurité du public et des infrastructures demeure notre priorité.
Notre expert vous explique simplement de quelle façon Hydro-Québec contribue à gérer la crue printanière de la rivière Saint-Maurice
Nous disposons de diverses capacités de stockage :
- Le réservoir multiannuel est un très grand réservoir qui régularise les apports sur plus d’une année. Sa capacité de stockage se compte en semaines.
Le réservoir Gouin fait partie de cette catégorie. Chaque printemps, les vannes du barrage Gouin sont les premières à être fermées par Hydro-Québec. Au plus fort de la crue, le débit relâché est réduit au minimum. Le réservoir Gouin agit comme un lac de tête. Il a notamment pour rôle d’emmagasiner les surplus d’eau, pour ensuite les relâcher lorsque le débit naturel est trop faible pour faire fonctionner les centrales situées en aval. Par exemple, avant la construction du barrage Gouin, les apports d’eau du Saint-Maurice variaient d’environ 170 m3/s en période d’étiage à 5 700 m3/s en période de crue. Aujourd’hui, les débits sont mieux répartis dans le temps et servent à répondre aux besoins d’énergie. - Le réservoir annuel est vidé chaque année. Sa capacité de stockage est limitée à quelques jours, en fonction des apports entrants.
Dans la région, les réservoirs créés par les barrages Matawin, Mékinac et de la Manouane appartiennent à cette catégorie. Leur gestion en dehors de la crue répond aux contraintes des milieux riverains et des besoins en aval. Ces réservoirs servent à ralentir la crue printanière. - La réserve en amont d’une centrale au fil de l’eau a une capacité de stockage très limitée – quelques heures à peine – et ne permet pas de contenir la crue. Le bief amont de la centrale du Rocher-de-Grand-Mère en est un bon exemple.
Barrage Gouin (4 mai 2017). Le seul débit d’eau qui transite de l’amont à l’aval passe par les mini-turbines qui alimentent en électricité les auxiliaires du barrage ainsi que la clientèle à proximité.
Aménagement de la Trenche (4 mai 2017). Les évacuateurs de crues déversent les apports d’eau excédentaires qui ne peuvent être turbinés. Ils permettent d’assurer la sécurité du public et de l’aménagement. Sans eux, l’eau passerait par-dessus les ouvrages et menacerait leur stabilité.
Le barrage Mékinac et son bassin versant : un sous-bassin du Saint-Maurice qui exige une attention particulière
Le barrage Mékinac est situé à l’extrémité sud du lac-réservoir Mékinac, à la source de la rivière du même nom. Le lac Mékinac a une longueur de 16 km et une superficie de 23 km2, alors que son bassin versant couvre 880 km2. Tous les apports naturels dans ce bassin versant alimentent la rivière Mékinac en aval du barrage. Le lac Mékinac a une faible capacité de stockage en regard de son bassin versant. Il exige un suivi serré et des manœuvres fréquentes en raison de la grande variation des apports d’eau issus de la pluie, des cellules orageuses et de la fonte de la neige.
Le lac Mékinac est un réservoir annuel, puisque l’eau provenant de son bassin versant lui permet de se remplir et de se vider sur un cycle d’une année. Le niveau du lac est maintenu grâce aux poutrelles du barrage. L’ajout ou le retrait manuel des poutrelles permet d’augmenter ou de diminuer le débit relâché, ce qui fait varier le niveau du réservoir. L’eau qui passe par-dessus les poutrelles est déversée dans la rivière Mékinac, où elle favorise le maintien de la flore et de la faune aquatiques.
La plage d’exploitation du lac Mékinac dépend des critères de conception du barrage. Ces critères établissent le seuil maximal à respecter pour assurer la sécurité du barrage et du public. La gestion du barrage Mékinac est fonction des apports d’eau attendus. Par exemple, si on prévoit d’importantes précipitations dans les jours à venir et que le réservoir est déjà passablement rempli, il sera nécessaire de relâcher une partie de l’eau stockée en vue d’accueillir les apports prévus. Hydro-Québec prend chaque décision avec le souci constant d’assurer la sécurité du public et des installations.
Pour en savoir plus sur le bassin versant du Saint-Maurice, consultez le site Web de l’organisme Bassin versant Saint‑Maurice.
Diaporama
Le contenu qui suit est un diaporama d’images sur : Les normes
Outil pour connaître les débits et les niveaux d’eau
Nous installons des instruments de mesure sur les rivières et les réservoirs où nous exploitons des barrages et des centrales. Ils nous fournissent des données sur les débits, les niveaux d’eau et les conditions météorologiques. Ces données sont mises à votre disposition au moyen d’un outil simple. Consultez‑le pour connaître les débits des cours d’eau et les niveaux d’eau dans les réservoirs.
Découvrir l’outilDes questions sur la gestion des installations d’Hydro-Québec ? N’hésitez pas à communiquer avec nous : projets.mauriciecentreduquebec@hydroquebec.com.
Foire aux questions
Peut-on connaître en temps réel le débit de la rivière Saint-Maurice et le niveau des réservoirs de la Mauricie en vue de protéger nos biens (quais, terrains, maisons, chalets et autres) ?
En période de crue, Hydro-Québec est en lien continu avec l’Organisation régionale de la sécurité civile (ORSC), avec laquelle elle partage quotidiennement les débits de la rivière. Depuis la crue de 2017, durant la période où les apports d’eau sont attentivement surveillés, l’ORSC organise des conférences quotidiennes auxquelles participent les municipalités qui suivent l’évolution de la situation. Au cours de ces rencontres, Hydro-Québec précise les apports d’eau attendus et répond aux questions.
Pourquoi, durant certaines périodes de crue, le réservoir Blanc n’est-il pas rempli pendant que des secteurs sont inondés en aval ?
L’aménagement de Rapide-Blanc possède une réserve d’eau amont qui joue un rôle de tampon entre l’amont et l’aval lorsque de fortes pluies sont attendues et que le risque d’inondation est élevé dans les secteurs aval les plus à risques. Le volume de cette réserve est toutefois limité et son usage doit être ciblé dans le temps. Il faut noter que le bassin versant a une superficie de 42 651 km2 et que le Saint-Maurice parcourt une distance de 381 km. Très souvent, au printemps, la neige au sol est faible dans le secteur de Rapide-Blanc, tandis qu’une épaisse couverture de neige est encore présente au nord. En général, lorsque la crue est tardive et qu’il reste encore beaucoup de neige dans la partie nord de la Mauricie au milieu de mai, le réservoir Blanc atteint un niveau élevé plus tard que si la crue s’avère normale.
Hydro-Québec peut-elle assurer un niveau optimal au réservoir Blanc à l’ouverture de la saison de la pêche ?
L’usage du réservoir Blanc durant la crue printanière est limité dans le temps. Hydro-Québec pratique une gestion prudente et diligente de la rivière afin de réduire au minimum les impacts de la crue sur l’ensemble des communautés et des infrastructures riveraines tant en amont qu’en aval du réservoir. Au-delà de cette gestion du risque, elle tient compte des différentes attentes du milieu, parfois contradictoires selon les secteurs concernés.
Hydro-Québec peut-elle abaisser le niveau du bief amont de la centrale de La Tuque en période de crue afin d’éviter un refoulement d’eau dans la rivière Croche ?
La centrale de La Tuque est une centrale au fil de l’eau, c’est-à-dire qu’elle est alimentée directement par un cours d’eau et ne possède pratiquement aucune réserve. L’exploitation de l’aménagement doit ainsi s’adapter aux conditions de pluie, de température et de fonte de la neige. Hydro-Québec gère la crue de manière à en limiter l’impact, sans chercher à favoriser un groupe particulier de résidents. Si elle ne le faisait pas, la situation serait bien pire chaque année. Les résidents à l’aval immédiat des ouvrages sont établis dans des segments de rivière dont le niveau ne peut pas être maîtrisé en période de crue. Ils sont donc davantage vulnérables aux aléas météorologiques que les résidents présents autour des biefs en amont de l’aménagement.
Pourquoi, en 2017, des rives du secteur de Grandes-Piles étaient-elles asséchées pendant qu’en aval de Grand-Mère des résidents avaient de l’eau sur leur terrain ?
Les réserves d’eau en amont de la centrale du Rocher-de-Grand-Mère sont relativement faibles (près de 300 fois plus petites que celles du réservoir Gouin). Il s’agit d’un aménagement au fil de l’eau dont la capacité de stockage ne permet pas de retenir une part notable de la crue de printemps. Le niveau du bief amont est maintenu bas pour limiter les impacts de la crue sur cette partie de la rivière. Si le niveau en amont était plus élevé en période de crue, cela pourrait créer des impacts sur ce tronçon de rivière sans pour autant diminuer les inondations en aval.
Pourquoi Hydro-Québec tarde-t-elle à ouvrir les vannes des barrages de Shawinigan en période de crue ?
Les centrales du complexe de Shawinigan sont au fil de l’eau, c’est-à-dire qu’elles ne possèdent pas de réservoir pour retenir l’eau. Hydro-Québec ouvre les vannes des barrages de Shawinigan lorsque la quantité d’eau en transit est plus élevée que la capacité de production des deux centrales jumelées. C’est Dame Nature qui détermine cette quantité d’eau.