Déclassement des installations de Gentilly-2

Protection de la santé des travailleurs et de la population

Au Canada, les rayonnements ionisants de sources naturelles exposent la population à une dose annuelle moyenne de 1,8 mSv. Les sources naturelles sont multiples : le rayonnement cosmique ; le rayonnement tellurique (croûte terrestre, matériaux de construction comme le granit et la brique) ; la chaîne alimentaire ; le radon, etc.

Plusieurs sources de rayonnements sont également associées aux activités humaines : examens et traitements médicaux, vols aériens, procédés industriels, etc. L'exposition d'origine artificielle représente une dose moyenne individuelle de 1 mSv.

Le Règlement sur la radioprotection limite à 1 mSv la dose annuelle de rayonnement que peuvent recevoir les membres du public du fait des activités autorisées par la Commission canadienne de sûreté nucléaire. En ce qui concerne Gentilly-2, les doses estimées ont toujours été inférieures à 1 % de cette limite.

Les effets de l'exposition aux rayonnements ionisants sur le corps humain varient selon plusieurs facteurs : le type de rayonnement (alpha, bêta, gamma), la dose absorbée et la durée de l'exposition.

Selon une étude réalisée en 2003 par la direction de la Santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre‑du‑Québec, le taux de cancer dans la région qui abrite la centrale de Gentilly‑2 n'est pas plus élevé qu'ailleurs au Québec.

En 2004, le Centre international de recherche sur le cancer a réalisé une étude sur le risque de cancer chez les travailleurs de l'industrie nucléaire. Les données provenant de Gentilly‑2 ont été mises en commun avec celles de 600 000 travailleurs de 15 pays. L'étude a démontré que les travailleurs de la filière nucléaire canadienne présentaient des taux de mortalité générale et de cancer moindres que ceux observés dans l'ensemble de la population, alors que les taux de leucémie étaient semblables.

Des chiffres pour éclairer la notion d'exposition

  • Un vol Montréal-Vancouver expose les passagers à une dose de rayonnement cinq fois plus élevée que la dose annuelle reçue par les riverains d'une installation nucléaire.
  • Un examen d'imagerie médicale expose le patient à une dose de rayonnement qui varie entre 0,01 mSv (radiographie dentaire) et 10 mSv (scan abdominal), soit entre 10 et 10 000 fois plus que la dose reçue par une personne demeurant à moins de deux kilomètres d'une installation nucléaire.

Santé des travailleurs et normes de radioprotection

La santé du personnel de Gentilly‑2 demeure une priorité absolue pour Hydro‑Québec. Comme c'était le cas en phase d'exploitation, les travailleurs font l'objet d'un suivi médical rigoureux et bénéficient de services de santé individualisés. De plus, ils portent un dosimètre qui mesure leur exposition aux rayonnements ionisants.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) impose des limites de 50 mSv/an et de 100 mSv/5 ans pour les travailleurs du secteur nucléaire. Pour les travailleurs de Gentilly-2, Hydro‑Québec a fixé une limite administrative encore plus stricte que celle de la CCSN, soit 20 mSv/an. Toutefois, l'exposition moyenne des travailleurs de la centrale atteint seulement 1 mSv.

Pour mieux comprendre les rayonnements ionisants

Pour bien comprendre le phénomène des rayonnements ionisants, il faut posséder quelques notions fondamentales sur la réaction nucléaire.

Qu'est-ce qu'un atome ?

L'atome est le constituant de base des éléments chimiques qui forment la matière. Un atome est un assemblage de protons, de neutrons et d'électrons. Les protons et les neutrons sont liés et forment le noyau atomique. Très petit, le noyau est chargé positivement et concentre presque toute la masse de l'atome. Autour du noyau gravitent des particules légères et chargées négativement, les électrons. Il y a autant d'électrons que de protons, ce qui rend l'atome électriquement neutre.

La matière connue est formée d'innombrables combinaisons de quelque 100 éléments différents dont les atomes se distinguent uniquement par le nombre de leurs particules constitutives. La taille des atomes est de l'ordre de 0,1 millionième de millimètre. Le noyau lui-même est 10 000 fois plus petit.

Qu'est-ce que la radioactivité ?

La radioactivité est un phénomène naturel résultant du fait que certains noyaux atomiques sont instables et se désintègrent spontanément pour former de nouveaux noyaux, plus légers et plus stables. Ce phénomène s'accompagne d'un dégagement d'énergie sous forme de rayonnements alpha, bêta ou gamma : les rayonnements ionisants.

Si le cœur de la planète Terre est encore brûlant, causant séismes et volcans, c'est en partie parce que les éléments radioactifs qu'il contient (uranium, thorium, potassium) se désintègrent et le chauffent de l'intérieur.

D'où proviennent les rayonnements ionisants ?

Les noyaux radioactifs des atomes instables libèrent leur excès d'énergie en émettant des rayonnements composés de noyaux d'hélium (rayons alpha), d'électrons (rayons bêta) ou de photons (rayons X ou gamma). Ces rayons transportent beaucoup d'énergie et transforment les atomes qu'ils traversent en ions en leur faisant perdre ou gagner un ou plusieurs électrons.

En savoir plus sur les effets biologiques du rayonnement et les études sur la santé

Qu'est-ce que le rayonnement naturel ?

La radioactivité est un phénomène auquel nous sommes exposés quotidiennement. Elle provient de nombreuses sources tant naturelles qu'artificielles qui émettent un rayonnement d'intensité variable.

Plus des deux tiers des rayonnements ionisants auxquels nous sommes exposés proviennent de sources naturelles, notamment les étoiles, y compris le soleil. De même, les éléments naturellement radioactifs contenus dans le sol, comme le potassium et l'uranium, et des matériaux comme le granit et la brique, émettent des rayonnements. Le corps humain lui-même est radioactif en raison du potassium qu'il contient.

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Personne-ressource

Marie-Elaine Laroche
Conseillère - Relations avec le milieu