Consommer au bon moment, au profit des citoyens
Administration municipale – Témoignage de la Ville de Trois‑Rivières
Gestion de la demande de puissance
Un crédit de plus de 145 000 $ pour l’hiver 2022-2023
Inscrite à l’option de gestion de la demande de puissance (GDP) depuis 2016, la Ville de Trois‑Rivières ne reviendrait pas en arrière. Pourquoi ? Parce qu’en réduisant l’appel de puissance de certaines de ses installations pendant quelques heures en hiver, elle touche un crédit appréciable sans aucune incidence sur la qualité des services offerts à ses quelque 140 000 habitants et habitantes. Ce faisant, elle veille à une saine gestion des fonds publics tout en contribuant à la transition énergétique.
Mobiliser la bonne source d’énergie au bon moment
Quand Denis Pelletier, délégué commercial d’Hydro‑Québec, leur a parlé de l’option GDP, les responsables des systèmes mécaniques et électriques à la Ville de Trois‑Rivières ont évidemment voulu en savoir davantage. Ensemble, ils ont cherché à voir où, dans le parc immobilier de la Ville, ils pourraient dénicher des occasions de réduire les appels de puissance lors des pointes hivernales. En analysant leurs données avec leur délégué, ils ont rapidement ciblé les installations de traitement des eaux, notamment les usines de filtration et d’épuration.
Pour « vendre » l’idée à l’équipe de direction de la Ville, ils ont élaboré un plan astucieux qui tirerait profit d’équipements déjà en place : les génératrices, toujours prêtes à prendre le relais pour assurer l’approvisionnement en eau potable de la population en cas de panne d’électricité. Ils pourraient ainsi faire d’une pierre, deux coups : réduire les appels de puissance en période de pointe et respecter les consignes d’entretien des génératrices, qui exigent qu’on les fasse fonctionner de temps à autre.
Du côté des étangs aérés, la participation à l’option GDP est encore plus simple – il suffit d’interrompre le fonctionnement des équipements pendant les événements de pointe. Cette mesure n’a aucun impact sur la qualité de l’eau, mais constitue un autre moyen de réduire la pression sur le réseau électrique fortement sollicité lorsqu’il fait très froid.
« Pour la Ville, c’est important de gérer le budget de façon optimale, déclare Daniel Mimeault, coordonnateur en mécanique et électricité à la Ville de Trois‑Rivières. Quand notre délégué nous a présenté l’option GDP, nous avons sauté sur l’occasion. Des mesures faciles à mettre en œuvre nous permettent de faire des gains financiers intéressants. Nous trouvons que c’est très gratifiant, puisque l’argent économisé est remis à la collectivité. »
Poursuivre sur sa lancée
Comme les mesures mises en place étaient très rentables, la Ville a décidé d’aller plus loin. Le premier hiver, ses efforts avaient porté sur quatre bâtiments. Depuis, en peaufinant leurs connaissances et en examinant les données de consommation avec le délégué d’Hydro-Québec, les responsables n’ont cessé de trouver des façons d’économiser encore davantage, en veillant toujours à assurer la même qualité de service à la population. Ainsi, à l’hiver 2023-2024, ils appliquent des mesures de gestion de la demande de puissance dans neuf bâtiments.
« Préchauffer certains bâtiments pendant quelques heures en prévision d’un événement de pointe, puis réduire la température de consigne d’un ou deux degrés pendant l’événement, c’est une mesure imperceptible qui fait pourtant une différence, affirme Denis Pelletier. Tout comme avoir recours à une source complémentaire d’énergie pour faire fonctionner les compresseurs des arénas pendant cette période ou interrompre le fonctionnement de certains systèmes de façon temporaire. Arénas, bibliothèques, immeubles administratifs… les possibilités sont nombreuses. »
Ce sont effectivement autant de gestes simples qui s’avèrent payants année après année, même quand l’hiver est doux. À l’hiver 2022-2023, par exemple, seulement six événements de pointe totalisant 20 heures ont eu lieu. Pourtant, la Ville a pu effacer quelque 2 300 kW et récolter un crédit de plus de 145 000 $, soit un peu plus de 1 $ par habitant ou habitante. Et cela, c’est sans compter les économies sur la facture d’électricité. Depuis le début de sa participation, Trois-Rivières a réduit ses appels de puissance de presque 16 000 kW, ce qui s’est traduit par des gains de 1,2 M$.
Après chaque événement de pointe, l’équipe de Daniel Mimeault examine attentivement les résultats obtenus au moyen de l’outil Portrait de ma consommation, afin de continuer à améliorer la performance de la Ville et de maximiser le crédit qui lui sera versé à la fin de l’hiver. Elle peut ainsi savoir si tout a bien fonctionné et si certaines mesures peuvent être améliorées.