Véhicules électriques : quels impacts sur la facture d’électricité ?
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Les véhicules rechargeables sont de plus en plus nombreux sur les routes, signe que le virage vers l’électrique est bel et bien amorcé. D’ici 2035, celui-ci connaîtra un bon coup d’accélérateur, puisque nos lois interdiront la vente de véhicules à essence. Que vous envisagiez de passer à l’électrique à court terme ou que vous attendiez à plus tard, une question légitime se pose : quel impact cela aura-t-il sur votre facture d’électricité et sur vos habitudes de consommation ?
Bye bye, pompe à essence !
Opter pour un véhicule électrique, c’est tourner la page sur les changements d’huile et les pleins d’essence à la pompe. Qui s’en plaindrait ? Bien sûr, la recharge à domicile augmentera votre consommation d’électricité. À quoi vous attendre ? Faisons le calcul ensemble.
En moyenne, il vous en coûtera environ 2,50 $ par 100 km parcourus. Si vous roulez 20 000 km par an, cela ajoute 4 200 kWh à votre facture d’électricité, soit environ 500 $.
Vous économiserez environ 2 875 $ par an sur les frais de carburant et d’entretien, soit près de 240 $ par mois. Bien que les mensualités d’un véhicule rechargeable soient souvent plus élevées, cet écart sera largement compensé par les économies réalisées sur la recharge et l’entretien. Vous ferez même un petit « profit » !
De 10 à 20 % : c’est l’économie totale à laquelle vous pouvez vous attendre en remplaçant votre véhicule à essence par un modèle rechargeable.
Cap sur 2035 : un parc de véhicules en pleine expansion
Aujourd’hui, les bâtiments et le transport représentent plus de la moitié des émissions de GES du Québec. Le passage massif du transport à essence à l’électrique viendra complètement changer la donne.
À l’horizon 2030, plus de 1,5 million de véhicules électriques devraient circuler au Québec, et 3,5 millions d’ici 2035. Cette croissance entraînera une demande accrue d’électricité.
Hydro‑Québec estime que 40 % de l’électricité supplémentaire nécessaire d’ici 2035 sera destiné au chauffage des bâtiments et à l’électrification des transports.
Cette avancée réduira considérablement les émissions de GES, ce qui est une très bonne chose. Néanmoins, elle soulève des défis uniques que nous devons relever.
L’enjeu de la puissance : comprendre et agir
L’enjeu pour le Québec n’est pas tellement de manquer d’électricité. Il s’agit plutôt de disposer d’une quantité suffisante pour approvisionner l’ensemble des foyers, des entreprises et des organisations du Québec en même temps.
En période de forte demande, particulièrement lors des grands froids, le réseau hydroélectrique est très sollicité ; ce sont les fameuses pointes. C’est ici que la notion de puissance entre en jeu : quand tout le monde demande de l’électricité en même temps, il faut plus de puissance.
Hydro‑Québec a déjà enregistré une pointe historique de 43 124 MW. Dans ces moments, il est crucial que tout le monde prenne des mesures pour réduire sa consommation. Pourquoi? Parce que la capacité totale des centrales d’Hydro‑Québec est d’environ 40 000 MW. Lorsque la demande excède ce seuil, il faut acheter de l’électricité à l’étranger. Une solution que nous avons avantage à éviter, puisque cette électricité est non seulement plus coûteuse, mais elle est plus susceptible d’être issue de sources moins vertes.
Avec l’électrification des transports et nos efforts de décarbonation, la demande de puissance augmentera inévitablement. Pour soutenir la transition, Hydro‑Québec ajoutera de 8 000 à 9 000 MW de puissance additionnelle à son réseau à l’horizon 2035, l’équivalent des capacités combinées de trois de nos plus grandes installations hydroélectriques : les centrales Robert-Bourassa (LG-2) et Manic-5 ainsi que le complexe de la Romaine.
Consommer au bon moment
Pour une transition efficace, chaque Québécoise et Québécois doit jouer un rôle crucial. L’un des comportements clés est de recharger les véhicules électriques pendant les périodes de faible demande, comme la nuit. Hydro‑Québec s’est d’ailleurs engagée à proposer des tarifs incitatifs pour encourager cette pratique.
Le saviez-vous ?
Une utilisation judicieuse de l'électricité peut se traduire par des économies très intéressantes. En effet, en vous inscrivant au tarif Flex D, vous profitez d'un prix moins élevé que celui du tarif de base pendant l'hiver, sauf pendant les événements de pointe, où le prix est plus élevé.
Pas besoin de régler votre réveil au beau milieu de la nuit pour brancher votre voiture ! Grâce à la solution Hilo pour la recharge de véhicules électriques, les propriétaires d’une borne compatible (actuellement, le modèle EV Duty d’Elmec) peuvent l’ajouter à l’application mobile. Ils participeront ainsi automatiquement aux défis de réduction de consommation pendant les périodes de grande demande, qui se produisent jusqu’à 30 fois par hiver.
En combinant cette habitude aux petites actions simples, comme repousser l’utilisation de l’eau chaude et d’appareils plus énergivores et réduire légèrement le chauffage, surtout pendant les pointes hivernales, tout le monde peut « aplanir » la pointe et ainsi soulager le réseau. C’est ainsi qu’ensemble, on peut optimiser nos ressources.
Pour bien négotier le virage
Pour anticiper ces défis, Hydro‑Québec investit dans des solutions innovantes pour renforcer la résilience de son réseau. L’utilisation future des véhicules électriques comme batteries mobiles pourrait aider à stabiliser la demande d’énergie et ainsi offrir une flexibilité et une résilience supplémentaires.
La transition vers les véhicules électriques promet un avenir énergétique durable. Pour réussir cette évolution, il est crucial d’adopter des comportements énergétiques responsables et de gérer la puissance de manière réfléchie. Pour construire un avenir où l’énergie propre et efficace est accessible à tous et à toutes, aujourd’hui et pour les générations futures, c’est tout le Québec qui doit rouler dans la même direction.