Électricité : produire plus ou consommer moins ?

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Si on vous disait que la demande en électricité explose ? Pas de surprise, n’est-ce pas ? Avec les ambitions du Québec en matière de décarbonation, les énergies vertes ont la cote. Et ce n’est qu’un début. Face à cette intensification des besoins, comment garantir un approvisionnement suffisant et durable pour tout un chacun ? Nous sommes à un tournant décisif : produire davantage ou adopter une consommation plus responsable ? La réponse se trouve dans le délicat équilibre entre ces deux approches.

Produire plus ou consommer moins ? Là est la question…

De l’électricité, le Québec en produit comme jamais. Face à une demande en forte croissance, Hydro-Québec doit intensifier sa production. En effet, d’ici 2050, la demande d’électricité devrait doubler chez nous. Pour y répondre, Hydro‑Québec prévoit d’ajouter 60 TWh d’électricité d’ici 2035, soit entre 8 000 et 9 000 MW de puissance. Imaginez : c’est l’équivalent de la puissance combinée de trois de ses plus grandes installations : les centrales Robert-Bourassa et Manic-5 ainsi que le complexe de la Romaine. Autrement dit, il faudra créer une capacité aussi impressionnante que celle de ces géants pour satisfaire les besoins à venir.

On pourrait penser : « Construisons des centrales pour produire encore plus ! ». C’est en effet l’une des solutions. Mais il existe aussi d’autres sources d’énergie propre. Par exemple, Hydro‑Québec vise l’ajout de 10 000 MW de capacité éolienne d’ici 2035.

Toutefois, augmenter la production ne peut être la seule solution. À l’heure de la transition énergétique et économique, nous prenons collectivement conscience du fait que notre électricité est une ressource encore plus précieuse. Il faut apprendre à l’utiliser de la façon la plus judicieuse. Comment ? En réduisant notre consommation, particulièrement durant les heures de pointe. De saines habitudes de consommation : c’est la clé pour que chaque personne et chaque organisation au Québec profite d’un accès durable à l’électricité.

Petits gestes, grands résultats

Abaisser la température de consigne d’un ou deux degrés. Opter pour des appareils plus performants. Diminuer la durée de sa douche. De petites habitudes qui peuvent sembler insignifiantes. Et pourtant !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis 2003, ces petits gestes ont permis d’économiser plus de 13 TWh d’électricité. C’est la consommation annuelle moyenne de 720 000 ménages, soit l’équivalent de la population combinée des villes de Québec et de Laval.

Les efforts d’efficacité énergétique des Québécoises et Québécois ont déjà porté leurs fruits, dépassant de 20 % les objectifs d’économie d’énergie pour 2020-2022. C’est une réalisation collective impressionnante !

Ces chiffres montrent que chaque action compte. Imaginez ces efforts comme des gouttes d’eau dans un océan : seules, elles peuvent sembler insignifiantes, mais ensemble, elles forment les vagues les plus puissantes.

Le potentiel de l’économie d’électricité

Mais soyons honnêtes : les ambitions du Québec sont grandes. Pour atteindre les objectifs de la transition énergétique, Hydro‑Québec a calculé que d’ici 2035, nous devons collectivement retrancher 3 500 MW de puissance de notre consommation. C’est plus que la puissance combinée de la centrale Manic‑5 et des centrales du complexe de la Romaine.

La bonne nouvelle, c’est qu’en se mobilisant, toute la société québécoise est capable d’en arriver à des économies impressionnantes. Projetons-nous dans un avenir pas si lointain et imaginons que tous les ménages et entreprises du Québec adoptent des pratiques de consommation responsable. Ensemble, quelle quantité d’électricité propre parviendraient-ils à libérer d’ici 2035 ? Jusqu’à 21 TWh. C’est colossal !

Et maintenant, on s’y prend comment ?

L’énergie la plus respectueuse de l’environnement restera encore celle que l’on ne consomme pas. Au quotidien, des façons d’économiser l’énergie, il en existe une foule. Par où commencer ? Par le chauffage et l’utilisation de l’eau chaude, qui représentent respectivement 50 % et 20 % de la facture annuelle d’électricité.

Pour moins consommer

  • Stoppez les fuites d’air et de ventilation, qui peuvent représenter jusqu’à 25 % des pertes de chaleur de votre habitation. Pour améliorer la situation à peu de frais, il suffit de calfeutrer les fenêtres et autres ouvertures avant l’hiver.
  • Réduisez la température de consigne d’un ou deux degrés pendant l’hiver. Vous économiserez de 5 à 7 % de vos coûts de chauffage.
  • Prenez des douches rapides plutôt que des bains. Mieux encore, réduisez la durée de vos douches d’une minute.

Pour consommer au bon moment

Lors de périodes de pointe hivernale :

  • Au tout début d’un événement de pointe, diminuez la température d’au moins 2 °C dans toutes les pièces de votre demeure.
  • Reportez l’utilisation de l’eau chaude, si c’est possible, pour éviter que le chauffe‑eau fonctionne lorsque la demande en électricité est élevée.
  • Évitez d’utiliser les gros électroménagers, comme la laveuse et le four. Profitez de la pointe pour cuisiner avec vos petits appareils, comme la mijoteuse, le micro-ondes ou la friteuse à air.
  • Différez la recharge des véhicules électriques. Programmez la recharge de votre véhicule électrique pendant la nuit.

Des options comme le tarif Flex ou le crédit hivernal, ou encore Hilo aident non seulement à économiser, mais peuvent aussi vous permettre de toucher un crédit sur la facture ou des récompenses en argent.

Produire plus et consommer mieux : un tandem gagnant

Pour assurer la disponibilité de l’électricité, il ne s’agit pas de choisir entre produire plus et consommer moins. Il faut viser l’équilibre. Des habitudes de consommation réfléchies et une production accrue d’électricité propre : voilà l’équation que toute la société québécoise doit résoudre en joignant ses efforts.